mardi 2 février 2016

Mr Viscoglut, attaché aux feuillus

La botanique peut aussi être racontée comme une aventure. J'aime ses partis-pris! Donner vie, permettre à tout un chacun de fixer des concepts complexes grâce à des anecdotes.


Enfant, j'avais adoré le petit magazine "La Hulotte" et je continue à le recevoir. Le lutin prend enfin plaisir à cette découverte, nous avons donc commencé par un pirate terrible, capable harponner mon jeune lecteur/auditeur, une plantule bien visible par chez nous. Pour rencontrer ce terrible pirate, nous levons le nez en allant à l'école, en faisant les courses, puis nous dévorons des vieux numéros de "La Hulotte" n°48 et 49, mes exemplaires de 1983!

Oui, Mr Viscoglut: tu n'auras plus aucun secret pour nous!
Bon, bon, c'est vrai que nous sommes un peu remarqués par les voisins et autres promeneurs: tête en l'air, essayant de grimper le grillage pour atteindre cette petite touffe-ci, regardant deux piétons passer devant une devanture fermée, le soir, et se retournant pour voir s'ils sont amoureux et s'ils se sont embrassés sous le bouquet desséché de congénères de Mr Viscoglut. Moi rentrant de l'école et photographiant encore plus que le ciel, des branches en contre-plongé et contre-jour.
Au moins ce papa m'a fait un large sourire malicieux et pas du tout choqué d'une quelconque folie (bon, il ne m'a pas encore vue l'été avec mes tongs et mes tabis! mais c'est une autre histoire).


Il a envahi plusieurs arbres par chez nous dont celui qui donne ces fruits-ci. Après vérification, il s'agit d'un robinier...



Mr Viscoglut s'est ainsi présenté à nous. Né d'une bique (une baie de gui), contenu dans cette sphère laiteuse, gluante et collante, il a été mangé puis évacué par une grive.


Tombé juste ciel sur un arbre pas récalcitrant, il a pu forer son support. Il s'enfonce dans l'écorce pour atteindre le cambium, très fine couche au dessus du bois transportant la sève. Puis il grandit doucement très doucement.


Nous avons vu à quel point ce parasite de l'arbre était indélogeable. Coupez-le et il réapparaitra sur la même branche un peu plus loin, il a pris des dispositions au cas où. Il s'infiltre dans la branche des deux côtés de son suçoir principal. Quel brigand celui-là!


Nous avons repris certains termes importants du gui avec les cartes de nomenclature personnelles. Elles ne sont pas Montessori car elles ne reprennent pas la leçon en 3 temps et ne permettent pas l'apprentissage en autonomie mais elles ont l'objectif de faire un focus le plus clair possible. Puis nous avons créé son cycle de vie (si vous les souhaitez, n'hésitez pas à m'envoyer un mail).


Avec cette histoire de "La Hulotte", menée avec de multiples références, solstice d'hiver avec Gaulois et druides, Vikings, et beaucoup d'humour, le petit d'homme découvre les besoins de la plante: le gui pompe dans la sève de son hôte mais aussi tout ce qui permet à la plante de germer, ce qui n'est pas si évident (être transporté au bon endroit, sur un arbre à l'écorce pas trop épaisse, collé correctement, ne pas être mangé).

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