mardi 30 mars 2010

Dessins après lectures de jeunesse

... j'avais lu avec beaucoup d'émotion "Black Boy" de Richard WRIGHT. C'est drôle de voir que mes dessins suivaient aussi mes lectures... j'avais 14/15 ans...

Squelette de dinosaure pour os cassé

La vie est ainsi faite que certaines fois, les accidents sont précédés de curiosité bien placée.
Le lutin a toujours été très intéressé par son puzzle sur le corps humain... niveau habits, peau, muscles, organes, squelette, voir ici. Puis les dinosaures que nous avions déjà considérés là ont été accompagnés de leur squelette (enfin pour certains):

stégosaurebrachiosaure
dilophosaure
tricératops
et ces trois autres : protoceratops, dimetrodon et hadrosaurus.

Il nous fallait dessiner un dinosaure en os (ou avec peau) chaque soir sur le tableau et le refaire si pas à sa convenance. Ainsi les os très piquants que je fais et les "tatouages" façon papa.

Vendredi dernier, le petit d'homme s'est cassé la jambe, en haut du fémur. Il est plâtré de dessous les doigts de pied jusqu'au dessus du nombril. La notion de squelette, d'os, de différents niveaux sous la peau, lui était connue et tout de suite la mise du plâtre acceptée.

Pour compléter un autre dinosaure a fait son apparition, en squelette aussi...

Comme quoi, quelque fois, la vision des os et du squelette autrement que par le conventionnel focus sur la mort ou Halloween, soit de manière biologique, est une bonne chose. C'était évident!

lundi 29 mars 2010

Une approche de la pédagogie par le jeu

Dans ma manière d'être maman, j'ai souvent pris le parti d'éveiller notre lutin. J'aurais aimé lui offrir une pédagogie Montessori, sans formation (à mon grand regret), je ne peux lui proposer qu'un pis-aller, un ersatz avec quelque fois le même matériel. J'ai aussi beaucoup fureté vers les jeux éducatifs.
Mais alors, même s'il ne faut pas, mes exigences étaient là: exigence vis à vis de moi-même mais aussi vis à vis d'un objectif de "résultat". Mon défi était de "(con)centrer" le loupiot, qu'il arrive ou non, juste le fait de le voir tenter. Alors certaines personnes dont l'avis m'est cher m'ont tout de même mise en garde par rapport à ce manque de présence sans demande, juste pour le plaisir. Le plus souvent je n'y arrive pas car le lutin est demandeur d'actions, de mouvements alors ma solution de facilité était de proposer d'office des "ateliers".

C'est encore un livre de Catherine DUMONTEIL-KREMER, "Jouons ensemble... autrement", qui m'a mise sur la voie. Je pensais y trouver un panel de jeux adaptés à l'enfant, respectueux et c'est tout.

Bien plus c'est toute mon éducation ludique qui a été chamboulée. Je n'ai pas beaucoup joué enfant, ni vraiment seule, ni en équipe, ni sur plateau. Je me rappelle ne pas avoir été assez rapide, ne pas avoir été choisie dans les équipes, ne pas avoir compris les consignes, ne pas avoir aimé être touchée d'office (comme si c'était normal).
Je n'avais pas saisi, alors, le manque. En regardant de plus près c'est toute une connexion directe à l'enfant que nous abandonnons en arrêtant de jouer avec. Bien sûr je continue à jouer, à théâtraliser souvent, à me mouvoir de manière à créer l'hilarité mais j'étais loin de vouloir me mettre autour d'un jeu "manufacturé" avec le petit d'homme.

Ainsi le jeu devient une formule magique pour le quotidien avec enfant.
Il permet de répondre aux colères de l'enfant qui ne sont en fait que des appels au secours par du contact, de la présence... et après le rire défouloir, une porte ouverte vers l'écoute et la communication entre les mots ou avec les mots.
Le jeu permet de répondre aux agressivités, aux limites dures à entendre, par le chahut: cette mise en place sécurisée de la bataille, de l'inversion des pouvoirs, de la sensation de force.
Encore mieux, il nous accompagne dans la pose de limites, c'est un comble du paradoxe: dire oui au jeu pour dire non! Bien-sûr je n'arrive pas encore à remplacer toutes mes hausses de tons par de la théâtralisation, par une pirouette, mais savoir que c'est une alternative pour du respect (sans fessée, sans punition ni récompense) cela aide. Même le non de l'enfant peut être écouté avec le jeu "1.2.3 soleil alternatif": à soleil, le parent arrête son action déplaisante à l'enfant... pour la reprendre ensuite et s'arrêter à nouveau à soleil, cela permet de dédramatiser un acte obligatoire et vécu comme agressif.
Le jeu est un très bon moyen de remplir le réservoir affectif de l'enfant et ainsi de sortir des impasses relationnelles dues au trop plein d'émotions de la journée.

Pourquoi je parle comme si c'était évident? Je n'ai lu le livre que depuis 1 mois. Et bien parce que le jeu et le rire mis en pratique m'ont déjà offerts de multiples voies et alternatives. Et puis parce que... j'ai animé avec des ateliers de jeux coopératifs en maternelle moyenne et grande section, j'en parle là.

Retour de marché: plein de livres

J'en reparlerais sur l'autre blog mais juste un petit retour de mes deux visites au Salon du livre de Paris.
J'y étais allée autant pour acheter que pour me faire une idée réelle de ce fantasme d'écrire pour les enfants. Le fantasme étant limité car ne devant se concentrer que sur les générations à suivre au sein de ma propre famille... mais sait-on jamais!
Il est vrai toutefois que ma visite a été très orientée littérature jeunesse...

Le premier jour, accompagnée, je suis tout de même revenue avec de belles perles dans mes bras:
"Peter Pan" de James Matthew BARRIE, illustré par Susanne JANSSEN. Ce livre magnifique offre la version originale, non édulcorée, de l'auteur. Cet objet est une merveille même si j'aurais aimé avoir l'aval d'Holly Golightly, qui, elle (seule), connait l'univers de ce grand magicien de l'enfance (cliquez donc sur son nom).
"Si seulement..." de Nourreddin ZARRINKELK qui ne m'a pas plu par son illustration mais par sa philosophie de devenir qui nous sommes avec et sans. J'avais vraiment envie de découvrir cet auteur iranien.
"L'atelier des papillons" de Gioconda BELLI et illustré par Wolf ERLBRUCH pour la poésie, le sujet d'inventer la nature et les illustrations bien-sûr.
"Le nouvel abécédaire" de Karl Philipp MORRITZ, illustré par Wolf ERLBRUCH. Pour penser le monde, l'existence, pour entrer dans l'univers de ce pédagogue qui souhaitait offrir la lecture aux enfants.
"Au clair de la lune" de Janine TEISSON et illustré par Joanna CONCEJO, sur la poésie des textes, des impressions et des illustrations.

Le second jour j'ai compléter les œuvres que j'ai de Maria MONTESSORI et acquis une version sublime d'un texte fondateur de l'enfance, aussi.
"De l'enfant à l'adolescent" et "La formation de l'homme" de Maria MONTESSORI pour de multiples raisons.
"Les aventures de Pinocchio" de Carlo COLLODI, illustré par Roland TOPOR. Pour ce texte si ambigu et pour les illustrations sublimes de TOPOR dont je raffole (surtout sur les murs d'une maison d'amis).

Apport de l'autsime sur d'autres pédagogies

Quelques personnes m'avaient demandé pourquoi je suivais autant les blogs d'enfants autistes. Elles comprenaient, quelques fois après de belles discussions, mon intérêt pour les blogs de pédagogie Montessori. Avec plus d'étonnement encore, elles pouvaient envisager que je regarde certaines écoles à la maison "Mais ton fils n'est pas déscolarisé ! Alors?". Mais suivre ces blogs d'astuces, d'apprentissages, de quotidien de quelques enfants autistes, leur apparaissait être une lubie, pas vraiment centrée sur notre lutin.

Et pourtant je considère qu'il faut prendre du temps avec son enfant et le soutenir dans tous ses apprentissages même ceux qui paraissent évidents. Bien-sûr la pédagogie Montessori donne le ton sur le découpage en toutes petites étapes au sein des apprentissages.*source pour voir les schémas en grand

Les méthodes pour les enfants autistes m'offrent, elles, encore autre chose: énormément de matériel pour comprendre l'abstrait. Cela permet à l'enfant d'appréhender le concept avec les mots, la logique, la kinéstésique, le toucher et le jeu... il apprend seul tout en étant accompagné.
Et puis que dire, j'ai énormément d'attachement virtuel (je n'en connais aucun) pour ces enfants aux modes opératoires différents, certaines amitiés me donnent encore plus envie de ne pas mettre de côté cette envie de poursuivre cette démarche de recherche et, j'espère, de compréhension.

Tout cela pour vous amener une vidéo d'une adolescente autiste, non verbale petite, qui nous explique, à nous neurotypiques, comment un autiste peut fonctionner. Bien-sûr cela n'est pas à généraliser: les symptômes et les degrés d'autisme sont uniques à chaque enfant, sans compter le syndrome Asperger. Une chose est sûr: une prise en charge très très tôt est la meilleure des voies pour trouver un mode de communication avec l'enfant.


Les blogs d'enfants autistes que je suis sont dans la colonne de droite...=>

dimanche 28 mars 2010

Bosse des livres: où comment continuer à profiter des salons du livre sans avoir mal au dos et au cou

Je n’ai pas la bosse des maths mais bien celle des livres (anciennement associée au dessin). Vous savez cette bosse. Non, pas celle du dromadaire. Cette bosse piquée à un autre animal, cette bosse de bison, cet amas graisseux de la septième cervicale associé à une légère déformation du cou.

oui oui comme mon compère rencontré l'été dernier

Et cela ne va pas s’améliorer avec le Salon du livre 2010 de Paris. Une mauvaise position, statique, pour lire, tête trop penchée, dos par forcément droit et voilà. Alors j’avais le choix, arrêter de lire, trouver une ergonomie de lecture ou encore faire de la prévention et de la thérapie pour mon cou… et par continuité pour mon dos tout entier.

Arrêter de lire… euh non, foncièrement non… surtout vu les merveilles que je lis, les lectures ressources ou plaisir, adulte, enfant ou parent. Mais j’en reparle bientôt. Et puis une bosse de bison ne se perd pas si facilement alors tant qu’à faire abuser de sa présence pour continuer son activité.
Trouver une ergonomie pour lire. Oui, bien-sur il y a la position du dos, alors un beau siège lotus.
*source siège lotus

Ou mieux, se tenir en position du seiza comme pour peindre du sumi-e : avoir mon sous-fesses seiza et après par habitude sans rien…12
*source se mettre en position seiza 1 et se relever 2

… et penser à se mettre en seitai
*source seitai

Seitai, Arts-Martiaux et santé : Connaître son corps
envoyé par seitaiho. - Regardez plus de vidéo de sport et de sports extrêmes.

Encore faut-il lever le livre assez haut pour un angle maxi de 30° par rapport à l’horizon du regard…
*source

Après coup la prévention est tout de même difficile à appliquer au quotidien, alors quand j’en aurais plein le dos et une bosse douloureuse, il me reste les étirements et la thérapie en prenant en compte l'anatomie des cervicales. Soit soulager le cou et la bosse de bison tout de suite avec un ballon de gym…
*source de ce lâcher sur ballon (lien avec une musculation du décolleté)

Étirer le bas du dos…
*source

Se faire un Do-in, auto-massage de shiatsu, pour la partie haute du corps, soulageant le cou. Soit pince-mi et pince-moi la bosse du cou jusqu'à la base de la tête (ou se prendre pour une maman chat et prendre par la peau du cou son chaton). Se prendre pour un chat, oui, j'y reviens juste en dessous.

Et puis pour que la bosse n’augmente plus et que les douleurs du dos et des cervicales s’estompent. Me mettre à la gymnastique plus souvent…
Gentiment sur l’ensemble du squelette (à suivre dans le lien): 1/ grandissez-vous, 2/ étirez les muscles du cou, 3/ relachez vos trapèzes, 4/ détendez vos épaule, 5/ enroulement de la colonne par Yvonne PAIRE (enseignante en anatomie de la danse au Conservatoire national supérieur de Paris)

Et plus spécifiquement là exercices pour le dos et le cou (à suivre en mouvement dans le lien), soit pour le dos : 1/ étirement genou-poitrine/ tendon du jarret, 2/ étirement des muscles gastrocnémiens et soléaires, 3/ étirement des quadriceps, 4/ étirement du bas du dos, 5/ inclinaison du bassin, 6/ demi-redressement assis
soit pour le cou : 1/ exercices décontractants pour le cou et les épaules (isotoniques), 2/ exercices par flexion latérale du torse (isométriques), 3/ étirement par rentrage du menton (isométriques)

et terminer par un yoga :

*source de la posture du chat Marjariasan

Et des exercices plus poussés avec le ballon de gym.

mercredi 24 mars 2010

Je cours...

... je cours après le temps

... entre préparation d'ateliers pour enfants de moyenne et grande section de maternelle, préparation d'une visite éprouvante et semi-personnelle au Salon du livre (stands littérature jeunesse)...
... entre recherche et fabrication de matériel d'apprentissage pour le lutin, lecture émoustillée des critères de choix des scies à chantourner...
... entre lectures plaisir et lectures formatrices, recherche pour plus de présence à l'enfant, au mien comme aux autres...
... entre compactage à la cave, réorganisation des affaires courantes...
... entre fast-food et cocotte micro-onde car la plaque fait sauter les plombs de l'appart...
... entre puzzle, sieste, balade et écrits...

... peu de temps pour les moments de détente en bonne compagnie (si peu nombreux mais ressourçants) sans offense à ma présence à mon lutin...
... juste le temps de prendre un verre de whisky... euh enfin un baba au rhum en pensant au "Ploum" de mon grand-père maternel, de boire un thé froid et de redémarrer...

... et je suis plus ailleurs

mercredi 17 mars 2010

Maisons familiales et amicales

Pour les vacances en famille, j’avais fait un arbre généalogique, ou plutôt une maison généalogique mais sans murs ni fenêtres.

Une page par niveau :
maison très proche (le lutin, parents et grands-parents),
côté papa (oncles et tantes, la famille élargie mais juste les personnes qu’il connait et côtoiera ses premières années),
côté maman (oncles et tantes et arrière grand-mère, puis une autre page pour la famille élargie grand-oncle, grand-tante et cousins de maman parce qu’ils ont une vraie relation presque d’oncle et de tante avec lui).

J’avais envie qu’au lieu de le reprendre sur les liens de parenté, nous allions les lui montrer. Et c’est maintenant que je les lui représente. Il confond amour et amitié, amour filiale et autre amour (même d’un enfant). Ainsi les pages des maisons familiales présentent la famille et les "potentielles" affections familiales. Et la photo de classe : les amis et les copains, l’amitié.
J’ai codifié ces pages de généalogie pour lui permettre de se représenter les liens de parenté. Bien-sûr ce sont des codes pour schéma d'hérédité, des codes d’adultes mais au moins c’est clair, les couleurs, elles, sont arbitraires.


- photo dans un rond : femme et symbole / photo dans un carré : homme et symbole
- en rouge : enfant du couple
- en bleu : en couple (amoureux)
- en vert : fratrie (frère et sœur)

Bien-sûr la réalité n’est pas vraiment là : la paternité génétique n’est pas toujours réelle, des photos manquent (personnes décédées ou inexistantes dans la vie de notre lutin). Mais les liens sont là et le loupiot redemande ces feuilles encore et encore sans en comprendre vraiment l’abstraction.

mardi 16 mars 2010

A la lampe de poche, les travers d'un bestiaire et la recherche du maître de tout

Vous l’avez sûrement remarqué, j’aime énormément les livres jeunesse. Je les aime pour les offrir en lecture à mon fils. Je les aime pour la dose d’imaginaire qu’ils égrainent. Je les aime pour leur rôle de support à l’émotion mais aussi à l’apprentissage de la vie.
J’en achète beaucoup, beaucoup.
J’ai des coups de cœur aussi. Des coups de cœur d’adulte, des coups de cœur de sensibilité, des coups de cœur pour un « objet » complet, un livre que je crois indémodable. « Le maître de tout » de Baert MOEYAERT et illustré par Katrien MATTHYS fait parti de ceux-là.

©Baert MOEYAERT et Katrien MATTHYS/ Du Rouergue


Je l’ai acheté pour deux raisons infimes mais suffisantes. C’est un livre à lire à la lampe de poche, fait de noir et blanc fluo (vous savez ce blanc jaune fluorescent), il propose des histoires en plein jour et des histoires la nuit. Et ce chat taquin ressemble tellement à mon imaginaire du chat du Chester rencontré par Alice dans l’œuvre de Lewis CARROLL. Non, non il ne sourit pas, il n’a pas ses yeux ronds mais la « perfidie » enfantine y est.
Je l’ai lu et relu pour encore d’autres raisons.

©Baert MOEYAERT et Katrien MATTHYS/ Du Rouergue

Le chat, petit solitaire, empêcheur de tourner en rond, nargue un chien tenu en laisse à un arbre. Il va le titiller et mettre ses valeurs à mal : être attaché et attendre.
« - Mais la situation n’est-elle pas différente cette fois ? lui demande le chat.
- Non, répond le chien. Tu ne crois pas ?
- Aucune idée, dit le chat. Attendre, c’est attendre, mais cette fois, ce n’est pas pareil. Ici, tu ne peux pas changer de position comme tu veux, la corde est trop courte. Tu sens la différence ?
- Que veux-tu dire ? demande le chien.Il arrête un moment de haleter, une pensée surgit dans sa tête avant de disparaître immédiatement ; néanmoins, il en est tout décontenancé. C’est la première fois qu’une idée surgit dans sa tête pour aussitôt disparaître. »
Le chenapan va aussi pérorer devant d’autres animaux de son entourage pour connaître leur position sur la liberté. Trois personnages en plus du héros, le chat, reviennent au cours de ces petites histoires qui peuvent se lire à la suite, celles de jours suivies de celles de nuit, une de jour suivie d’une de nuit ou complètement indépendamment : le chien, la chouette et le renard. Avec les 14 fables, le jour ou la nuit, nous voyons défiler les journées, les manières d’être, les dépendances et les caractères.

Le chien hurle à la mort attaché à un arbre et attend, naïvement, que son maître vienne le chercher : sa dépendance, son manque d’initiative ou même d’instinct de survie. Il a prôné le maître de tout, son maître, à la place d’un dieu. Le renard, rusé, est pris au piège de la réflexion : qu’est-ce qui le distingue du chat ou du chien ? La chouette taquinée devient taquine.

©Baert MOEYAERT et Katrien MATTHYS/ Du Rouergue

Les souris sont désespérées d’être au menu du chasseur. La liberté du papillon est de se perdre, de tourner en rond, de ne jamais aller en ligne droite. Les lucioles au besoin d’attraction. Le coq et la poule idiots.
Le chat est en fait piqué au vif. Qui donc est le maître de tout ? N’est-il pas son propre maître ?

©Baert MOEYAERT et Katrien MATTHYS/ Du Rouergue

Ce bestiaire propose les travers des animaux, des hommes : le narcissisme, la dépendance, l’envie d’originalité, la liberté au détriment de celle des autres etc.

Les illustrations de Katrien MATTHYS sont extrêmement stylisées. Le jour, les ombres chinoises sont impeccables d’attitude, de « férocité », les images sont presque épurées. La nuit, les ombres prennent des dimensions importantes, déformations, hallucinations. Les traits typiques de chaque animal deviennent une cicatrice, un squelette, la nuit… Impressionnant, stupéfiant.
Ainsi les enfants, accompagnés dans leur lecture pour le plus jeune âge, se confrontent à la peur du noir, aux ombres grimaçantes. La « technique de lecture » à la lampe de poche augmente cet aspect. Il est juste à déplorer que les rabats et les petits papiers de soie pour ne pas abimer la texture fluorescente des pages intérieur (de nuit) rendent le tournage des pages difficile.

4/24

dimanche 14 mars 2010

Une solution aux frayeurs nocturnes

©Anthony BROWNE/ L’école des loisirs

Je ne suis pas arrivée toute seule vers les écrits d’Anthony BROWNE. Ses illustrations ne me parlent pas. J’ai même eu du mal à ouvrir quelques pages pour regarder si le texte me plaisait. Mais il s’avère que ce livre « Billy se bile » de BROWNE donc est une très belle proposition.


Parents d’un loupiot de 3 ans ½, nous avons vu apparaître de nouvelles frayeurs du soir, le noir et les monstres. Pas vraiment de cauchemars mais bien une appréhension nouvelle. Dans cette logique, j’ai ouvert tout de même ce livre pour y découvrir une très belle manière d’entrevoir des solutions aux cauchemars, soucis et frayeurs d’enfants.

Billy est un garçon à l’imagination débordante : tout élément peut devenir agressif et venir lui faire peur au moment du coucher, chapeaux, nuages, oiseaux. Son papa et sa maman viennent le rassurer, c’est ton imagination, nous sommes là. Mais comment faire quand il lui faut dormir chez sa grand-mère ? En dehors du fait que même les adultes peuvent avoir peur des oiseaux d’Hitchcock et du tableau qui m’interpelle tant de cet homme sur la falaise : Moriarty face à Holmes ou Rouletabille ? (Caspard David Friedrich "Voyageur contemplant une mer de nuages", merci Evelyne !)

©Anthony BROWNE/ L’école des loisirs

La grand-mère va alors lui offrir des poupées-tracas pour lui permettre de se débarrasser d’un souci par poupée… cela va marcher jusqu’à…©Anthony BROWNE/ L’école des loisirs

J’aime beaucoup cette légende guatemaltaise : ces poupées de chiffon qui prennent à leur compte nos soucis, se déposent sous l’oreiller pour que les soucis n’encombrent plus notre tête pendant le sommeil. J’aime énormément aussi cette participation des enfants, qui les fabriquent pour leur propre utilisation. Bouts de bois, chiffons, tissus, et voilà de la créativité utilisée pour passer des étapes de l’enfance.

Participation spontanée au Challenge "Je lis aussi des albums (jeunesse)!" 3/24

samedi 13 mars 2010

Semaine et saisonnalité poétiques

©Anne HERBAUTS/Casterman

« Lundi » d’Anne HERBAUTS est un superbe livre très poétique. Lundi est un pingouin, il a ses activités prenantes mais pense aux jours de la semaine constamment. Ses amis sont une théière et « deux mains », chaque personnage est et fonctionne comme son propre nom… un lundi, une théière pour faire le thé et un ami pour se serrer la main.

©Anne HERBAUTS/Casterman

Grâce à Lundi nous rencontrons les saisons/ personnages, le printemps pour rire et s’étirer, l’été d’odeurs et de couleurs, l’automne pour s’envoler et l’hiver où tout s’immobilise. Au fil des saisons, Lundi se sent si petit, il en vient à disparaitre. Ses amis vont le chercher.
Les illustrations d’Anne HERBAUTS sont très poétiques, comme des crayonnés d’enfant pour le fond, des aplats de couleurs et énormément d’effets de graphisme et de typologie : papier gaufré, page blanche, effets de couleurs.

©Anne HERBAUTS/Casterman

Cette histoire est très poétique et capte l’attention pour nos petits un peu plus grands. L’histoire n’est qu’un prétexte aux sensations. Une très belle lecture après la compréhension de la temporalité : des saisons et de la semaine. De quoi aussi faire la différence entre un nom, une fonctionnalité et une façon d’être : nous ne sommes pas que ce que nous faisons.

Malice nous proposait là un retour sur l'oeuvre globale de Anne HERBAUTS, très, très instructif (comme quoi il y a du Kitty CROWTHER partout), hi, hi!

Challenge "Je lis aussi des albums (jeunesse)" 2/24

jeudi 11 mars 2010

Déhanchement doux, danse... rythme africain

Une séance de danse à la sortie du lit....
"Amssétou" de Mathieu CHEDID. Juste de quoi se déhancher à un rythme lent. Comme une danse africaine au ralenti.
Le haut du corps ne bouge presque plus, juste les hanches et les jambes, une par une de devant à sur le côté avec un pilier...

*source photo de Nikonnipour



A vous d'imaginer...
Rajout: J'avais un souvenir de Johnny CLEGG et de son jeux de jambes mais ce n'était pas ça... en recherchant pourtant je suis tomber sur un documentaire de ce "Zoulou blanc" en plein combat imaginaire... formidable!

mardi 9 mars 2010

Carnets nature: le milieu marin

A chaque milieu naturel, j’aime à proposer des supports pour mieux regarder autour de nous. Avec le littoral et ses organismes vivants échoués par la tempête (ce qui nous offre des spécimens de plus grande profondeur et pas forcément de plage) nous avions à regarder. Les balades et la collecte se sont faites avec des petits « carnets de nature » de Milan Jeunesse

A chaque début un mode d’emploi pour connaitre le nom de la bestiole et sa taille, l’ordre auquel elle appartient, sa localisation géographique, ses traits caractéristiques, son régime alimentaire et son comportement typique, la période de l’année où elle est présente.

« Petites bêtes du bord de mer » de Léon ROGEZ et illustré par Anne EYDOUX nous a permis de connaitre les restes organiques ou minérales.

Ainsi toutes les « coquilles de bernard-l’hermite » du lutin ont pu être rendu à leur propriétaire : triton ou bigorneau jaune pour nous cette fois-ci comme vous pouvez le voir dans notre fortune de mer.

« Oiseaux du bord de mer » de Jean ROCHE et illustré par Jean GROSSON nous permet une vraie inspection in situ par les comportements caractéristiques mis en avant : voix criardes,
coureurs des plages etc… La distinction du plumage d’été ou d’hiver ou sexué permet aussi une rapide reconnaissance.
Le lutin a pris plaisir à rechercher l’oiseau devant nous ou le coquillage entre ses mains. L’objectif était alors atteint.
Pour compléter notre balade près de la mer où nous avons mangé plus de poissons frais que d’habitude, « Les poissons de mer » de Jean-Claude QUERO et Pierre PORCHE nous a offert les photos de nos mets : saint-pierre, lotte, barbue ne seront jamais carrés et dorés !

Et puis, parce que je ne peux pas m’en empêcher et que j’aime cette collection « Ohé la science ! » des éditions du Ricochet et Ecole active, « Adresses sous-marines, l’écosystème sous-marin » de Soo-Min JANG et illustré par Yoon-Hee LEE.

Une enfant visite un aquarium avec son petit-frère, lui est fascinée, elle très ennuyée quand soudain une tortue marine semble l’inviter à la suivre. La petite fille va alors nager de plus en plus profond et découvrir le propre de l’océan : sa superficie, sa salinité, ces écosystèmes, sa chaine alimentaire et sa géographie. Les illustrations sont magnifiques et le pourtour extérieur (les visiteurs de l’aquarium) donne une autre dimension encore à cette histoire/enseignement. Nous découvrons beaucoup d’habitants sous-marins comme dans un petit road movies. L'histoire est suivi à chaque fois d'une documentation plus poussée pour accompagner la lecture et l'enseignement.


Quand le loup de mer sera un peu plus grand (ou plutôt aux prochaines vacances), je prendrais sûrement ce que me proposait Colibri avec expertise du milieu. De quoi devenir encore plus adepte de l’observation de la nature.