vendredi 29 août 2008

Ma maison, mon pain indien

Je ne vais plus être chez moi dans la journée. Dans d'autres circonstances et d'autres lieux, j'aurais pris plaisir à garder la maison...l'ambition de s'épanouir n'est pas obligatoirement lié à une sortie de l'univers domestique...
J'y repensais en retrouvant cette chanson. Je l'ai tellement murmuré au petit loup, une berceuse de sons et quasiment sans paroles (peu de mémoire et texte inconnu)... "my own home" du Livre de la jungle de DISNEY, par sa version française, reviendra dans nos calins et aussi dans cette appréhension du monde, de l'univers féminin... entre tradition, modernité, féminité, épanouissement et féminisme, et "nouvelle femme"... en Inde, cependant, j'aurais pris plaisir à préparer le pain pour ma famille...un roti, un chapati ou un naan, peut-être quelquefois un poori, un paratha, mais le plus souvent un dosai ou un idli...

"Ma maison, sous le chaume
Ma maison, mon royaume
Dans les bois chasse mon père
Chez nous Maman cuit le pain
Moi je vais à la rivière
En chantant ce doux refrain
Ce refrain, ce refrain ...
Je m'en vais à la rivière
En chantant ce doux refrain
Un jour mon mari pour me plaire
Me fera une maison
Et notre fille à la rivière
Reprendra cette chanson
Hum hum hum Hum hum hum
Et moi comme le fait ma mère
Je serai dans ma maison"

mardi 26 août 2008

Des bouts d'ateliers

« Je restais seul parmi les sculptures et les toiles. (…) Tout autour de moi, il y avait des formes, forgées dans le métal ou taillées dans la pierre : hautes et poignantes sculptures de mères et d’enfants, de charmantes têtes de femme ; des bustes sveltes ; des poings en pierre, jaillissant de leur base rugueuse comme des cris ; des couples enlacés ; d’énormes oiseaux, tissus de rêves fantastiques ; les animaux d’une mythologie personnelle ; il y avait aussi des formes abstraites, presque liquides, délicatement modelées, en bronze poli. Pas une seule toile n’était figurative. Tout cela brillait, irradiait de subtiles harmonies, renforcées quelquefois par des textures inattendues, comme le sable, le plâtre et même, dans une très grande toile, par des morceaux de verre bleutés pris dans une pâte de remous orange. Il peignait avec force la couleur et la matière ; je me sentis rempli de la sensualité qui en émanait. Embarrassé, un peu effrayé, je fermai les yeux puis les rouvris ; à nouveau cette explosion de couleurs, cette vague de sensualité, brutale, élémentaire, comme une lumière qui jaillirait brusquement dans l’obscurité la plus noire. J’avais déjà vu certaines de ces toiles au musée, mais elles ne m’avaient pas touché comme maintenant. Je n’y avais pas senti cette sensualité sauvage. »
(extrait de « Je m’appelle Asher Lev » de Chaïm POTOK dont je parle )

Voilà, tout est dit. Je voulais une catégorie à l’intérieur des ateliers pour cette impression-là. Alors j’ai essayé, avec énormément d’effort et peu d’émotions dans le rendu. Je voulais vous emmener avec moi dans toutes ses impressions à chaud, entre les œuvres des artistes. Pas aux musées, non ! Bien ailleurs, dans leur fatras, leur bazar, chez eux, là où il faut faire attention en entrant, une toile séchant près de la porte, une autre sur le chevalet qu’il faut enjamber pour fermer la fenêtre, où cela sent la térébenthine, la peinture, où les pinceaux sont mal rangés, les tableaux pas mis en valeur, les sculptures pas dépoussiérées.


copie de l' "Annonciation" de Rogier VAN DER WEYDEN commencée par ma mère (elle me mettait à contribution, la broche-attache de la cape de l'ange était de mes mains de toute jeune adolescente, 14/15 ans ?... et la miniature ronde au dessus du lit devait l'être aussi)

En fait, j’avais envie de me souvenir. De me souvenir des lieux de mon enfance, dans mes maisons familiales où les personnes peignaient…sans faire attention à moi pendant longtemps quelquefois. De leur regard aiguisé, paupières mi-closes ou pupilles dilatées, de leur maux de tête après tant de temps de concentration. Des croquis, esquisses, des brouillons, des ratés. Des matières premières pêle-mêle par terre, des doigts tachés, des habits froissés (voire plein de sueur).

*œuvre d’un atelier de peinture de rue (Art & Développtment)

Mais j’avais oublié. J’ai aimé ce bazar, même si je n’avais aucune place dedans. J’ai aimé n’être qu’une ombre, un regard au dessus de leurs épaules. Et j’ai détesté ça ! Je voulais être reconnue… je le suis… autrement. Alors voilà, en emmagasinant les livres je me suis créé mon propre bazar, foutoir complet et pourtant agencé (si, si), mon matériel de peinture, de dessin, lui, étant bien rangé, trop rangé, tellement que je ne le sors plus, pas, pas assez. Alors j’ai pris le relais avec l’écriture, des billets aussi sur ce média. Des histoires, en oubliant que la peinture est sans histoireje me voulais illustratrice de ma vie, sans réel succès. Et j’ai oublié. J’ai oublié que dans cette catégorie là je voulais parler de cette sensation d’être au prise avec l’œuvre, rien n’est aseptisé comme dans un musée, tout sent, rien n’est objectif, tout est subjectif et soumis au jugement de l’œil du visiteur. Je voulais vous parler de cela. Des impressions fugaces, des souvenirs tenaces, des odeurs inoubliables et aussi de cet égoïsme des artistes (de certains… ou de tous). Parce que cela me manque, parce que je n’ose rentrer dans les ateliers et pourtant j’en rêve. Parce que les détails, les ustensiles, les matières premières, les brouillons, les éclats de voix, de rire, les mains pleines de taches ou de glaise, les portes qui claquent, cette foi en quelque chose me semblent quelquefois plus intéressants que l’œuvre finie.


*source mains de potier

J’ai envie de rependre le dessin, comme avant, comme quand je dessinais tout, le chien, le chat, le prof, la voisine, les statues du jardin, les pubs, les fleurs, les fées et les lutins…les hommes… etc… et j’ai envie de rentrer à nouveau dans ces ateliers, alors avant l’ouverture du mien, promis j’en ouvrirais d’autres.

"Toute visite d'atelier peut avoir valeur d'initiation ou, à tout le moins, nous donner l'illusion d'accéder à un univers qui nous est étranger et auquel un privilège nous a conduit, ouvrant des portes jusqu'alors inconnues. "
(introduction au texte que Germain VIATTE, directeur du projet muséographique du Musée des Arts Premiers, a écrit dans le catalogue " Ousmane Sow, le soleil en face ", après sa visite à l'atelier en avril 1998)

lundi 25 août 2008

Un peu d'eau pour nos mains... et plus

Les bonnes habitudes se prennent avec l’exemple et dès le début. Voui, voui, c’est sûr. Alors oui, nous nous lavons les mains : après être allés aux toilettes (oui), avant de cuisiner (sans impaire), en rentrant d’une promenade (à peu près à chaque fois), avant d’aller manger (euh souvent), en se lavant le matin (ben oui avec le reste) et avant de dormir (euh…) …Après le petit loupiot apprend avec nous : escabeau devant le lavabo ou l’évier et hop.
Et bien non pas si hop que cela. Après quelques recherches, je remarque que je ne savais pas encore me laver les mains. Oui, oui, jusqu’aux poignets et entre les doigts…et bien ce n’est pas suffisant. Pour contrecarrer le plus possible les microbes, il faut se laver les mains avec 6 étapes. Une vraie gageure et un coup de mains (jeu de mot facile) à prendre…


*source des 6 étapes pour se laver les mains, suivez le lien pour voir en plus grand (technique Ayliffe)

Et nous pouvons rajouter une comptine pour le petit d’homme :
« Frottons, frottons bien
la paume des mains
le dessus des mains
et les petits coins !
Autour du gros pouce
le bon savon mousse
et vers le poignet
il fait un bracelet.
Rinçons, rinçons bien
et puis doucement
tapotons nos mains
dans le lavabo...
Vite, essuyons-les !
Oh ! bravo ! bravo !
que c'est bien lavé
nous dira maman
en nous souriant. »
Source

J’aime aussi l’idée du lavage des mains comme purification avant d’entrer dans des lieux de sérénité ou de prières, les rites d'ablution musulmans ou pendant certaines fêtes juives mais aussi le tsukubai en entrant dans les temples japonais et ses Shaku.
*source shaku, photo de Rebecca

Ici, on vous dit comment faire.


*source panneau de purification

Et puis avant de se mettre à table, des mains propres. Je prends beaucoup de plaisir, par exemple, à recevoir ma oshibori avant de commencer le repas dans un restaurant japonais. Cette serviette humide et chaude est servie pour se frotter les mains avant de manger et j’aime cette coutume. Et puis, des fois, les mains propres s'imposent.
Dans peu de temps, je reprends le travail. Lequel ? Je ne sais pas encore. En tous cas je me prépare à mettre en application une pratique que j’adore : la boite à bento remplie par mes soins. Souvenez-vous, je vous parlais de mes premières boites . Je présume un peu trop, il y aura peut-être cantine, resto d’entreprise ou tout simplement groupe de collègues convivial avec lequel je prendrais plaisir à aller manger à l’extérieur.

*source oshibori

Alors j’aimerais aussi accompagner ma bento de son oshibori et là, je saurais à quoi sert la boite de rangement des tétines du loupiot (lui qui ne tétine pas !).

Il me suffit de me procurer le tissu adéquat. Je pourrais m’en procurer à usage unique ici. Mais les vraies seraient fabuleuses, car après, je pourrais créer des marionnettes pour le chenapan…un éléphant pour sûr, regardez donc avec un peu d'imagination et la main.

dimanche 24 août 2008

Du lait dans un Wulong

En partant en vacances, j’avais été en manque de thé, et de ses petits moments rien qu’à moi avec le zhong, petite parenthèse pour avancer, seule, dans une certaine sérénité. Seule, quelle ingrate ! Un peu, un peu, j’y inclus qui veut, le plus possible, le plus souvent possible aussi …
Alors en passant dans la ville des Machines, je n’ai pas pu m’empêcher d’entrer dans une autre boutique de thé, j’en suis ressortie avec un nouveau zhong (et sa boite pour qu’il devienne nomade comme un certain autre), un autre wulong et une autre tasse japonaise sans anse.

Un oolong comme un thé noir avec du lait… de quoi laisser les asiatiques s’approprier ce goût lacté, à défaut de l’odeur :


*source de fabrication artisanale de lait de soja , photo de Annick

« C’est une odeur difficile à définir (que les Occidentaux eux-mêmes ignorent et qu’on ne sent plus pour peu qu’on vive parmi eux), qui tient essentiellement au laitage. Malgré l’expression dont certains Chinois usent pour la qualifier : « Ca sent le lait », il n’y entre pas nécessairement de nuance péjorative mais avant tout une constatation physiologique. Cette vieille race d’agriculteurs, éleveurs de porcs et de volailles, a depuis toujours ignoré le lait animal. L’enfant chinois, à part le lait maternel, ne connaît que le lait de soja. Aussi, lorsqu’un Chinois goûte pour la première fois le lait de vache ou de chèvre, ne manque-t-il pas d’avoir un haut-le-cœur, voire une envie de vomir. »
(extrait de « Le Dit de Tianyi » de François CHENG)

En effet, nous avons dégusté, toute la tablée, les premières liqueurs de ce Milky Wu long. Thé originaire du village de Mae Salong, au nord de la Thaïlande, dit fleuri et lacté proche des Jin Xuan taïwanais. Quelles sont belles ces cueilleuses de thé Akhas, sous leur fardot de thé et non plus d’opium.
Les feuilles sèches sont vert émeraude, enroulées et régulières, comme un peu sèches. Elles ont une note sucrée comme de fruits cuits. La liqueur est jaune verte, le couvercle apporte une note florale légère et verte, comme du gazon coupée.
Et puis en bouche, la liqueur est marine, salée avec un peu d’amertume mais surtout comme un peu de « gras »…comme du thé noir auquel nous aurions ajouté du lait…et plus tard reste en bouche un léger goût de noisettes.

vendredi 22 août 2008

Pour yanguiser son "je suis"

Un petit rhume, le nez qui coule, un éternuement de temps en temps... il n'est pas question de laisser cela dégénérer...mon homme est pour le médecin, moi plus pour la sorcellerie positive... (enfin avant les grands symptômes!).

Alors de quoi revigorer tout cela: une recette de thérapie macrobiotique pour yanguiser après excès de légumes, sucreries, alcool ou contre un rhume. Je reviendrais plus tard sur les préceptes de la macrobiotique et le yang et yin associé. J'aime aussi parce que je bois ce genre de remède dans les grandes tasses chinoises pour les soupes que m'a ramenée ma mère de son séjour en Chine.



Boisson d'umébosis au kuzu, gingembre et shoyu
1 petit morceau de
Kuzu
1 petit pois de gingembre frais râpé
1 cuillérée à café de shoyu
1 prune
umébosis
1 tasse d'eau froide


Diluez dans une casserole le morceau de kuzu dans une cuillérée à café d'eau froide. Rajoutez la pulpe de la prune umébosis, ainsi que son filament et son noyeau. Tout en mélangeant continuellement, portez à ébullition jusqu'à ce que le liquide laiteux deviennent transparent.

Sortez du feu, rajoutez le gingembre et le shoyu. Buvez chaud. Effet tonique garanti!


mercredi 20 août 2008

Autour de la flamme ou de la lumière

« En Afghanistan, le yelda correspond à la première nuit du mois de Jadi, c’est-à-dire la première de l’hiver et la plus longue de l’année. Respectueux des traditions, Hassan et moi veillons tard ce soir-là, les pieds bien au chaud sous le kursi, pendant qu’Ali jetait des pelures de pommes dans le poêle en nous racontant d’anciennes histoires de sultans et de voleurs. Grace à lui, j’appris les croyances liées à cette date –croyances selon lesquelles des papillons ensorcelés se précipitaient alors sur la flamme des bougies et des loups grimpaient dans les montagnes à la recherche du soleil. Ali jurait que quiconque mangeait de la pastèque pendant le yelda ne connaissait pas la soif l’été suivant.
Plus tard, je lus dans mes recueils de poésie que les amants séparés restaient éveillés durant cette nuit sans étoiles et enduraient l’obscurité sans fin dans l’attente que le soleil se lève et leur ramène l’être aimé. »

(extrait de "Les cerfs-volants de Kaboul" de Khaled HOSSEINI dont je parlais )

Au coin du feu, des écorces d’orange, des châtaignes ou des épluchures de pommes dans le poêle… de l’oralité, des contes, des poèmes… de la convivialité… même en été, j’en rêve.

*source lampe de Hervé SALGADO

Et puis même sans poêle, je serais heureuse d’une luminosité comme celle-ci, avec une lampe comme celle-là, superbe, magnifique, entre contes et fables… une SALGADO

Le livre en ceinture, au chaud et voyageur

Les livres... je les aime, j'en mets partout, j'en ai toujours quatre ou cinq en cours de lecture, voire plus (euh, 7 ou 8 en regardant de plus près). Quelquefois mes lectures sont très rapides, voire en une nuit, d’autres fois, j’ouvre, lis entre 40 et 100 pages, referme et reviendrais plus tard, dans un autre état d’esprit, quand je serais plus mure pour le propos etc…et puis il y a les lectures en temps normal.

Mes livres sont personnels, j’en ai quitté certains (dont je me souviens maintenant avec nostalgie, de celle qui me vient en pensant que j’aurais pu au moins en retirer un billet, une trame de nouvelles réflexions, de beaux ou bons mots), je les ai donné à une bibliothèque de village, d’autres pour des enfants pour qui l’achat de livre est moins facile, consumériste.
D’autres ont été offerts, parce que la lecture, en prêt, a tellement touché ce nouveau lecteur, quand moi je restais en retrait, que le livre se retrouvait mieux chez ce nouveau propriétaire, trouvait de nouvelles marques bien plus plaisantes que chez moi. Et puis il y a les autres, ceux qui me suivent. Ceux dont je ne peux pas me séparer, ceux qui me permettent de voyager, ceux que je consulte pour me donner des regrets de ne plus dessiner…
Mes livres se prennent aussi pour des cerfs-volants, vous le saviez déjà j’en suis sûre, ils partent ici ou là et j’essaye de ne pas perdre le fil pour qu’ils sachent, en leur temps (ils en ont plein), revenir par chez moi.


Ainsi, comme ce livre ceinture (photo prise sur ce lien dont le texte est à lire aussi), mes livres peuvent s’échapper…et ils le font.

« Le bonheur des petits poissons » de Simon LEYS était parti chez Sylvie, ravie, je vous en avais parlé .

« Quatre-vingt quatre minutes, quatre-vingt quatre secondes », de Michel TREMBLAY est passé chez Lily avant d’être lu par moi, voici son billet.

D’autres sont partis, pas encore revenus. J’en garde moi aussi quelques uns, parce que je devais les renvoyer accompagnés et que je n’ai pas pris le temps, parce que non encore lus… ainsi « Laissez-moi » de Marcelle SAUVAGEOT, « Les leçons de choses » de Bruno ROZA, "Le thé dans l'encrier" de Gilles BROCHARD, "Le thé au trèfle" de Ciaran CARSON, « Le jardin de Rousseau » de Ann CHARNEY et tout dernièrement « Kitchen » de Banana YOSHIMOTO… Merci encore Lily, Béatrix, Flo, Katell...ils sont au chaud, ils reviennent...
Vous voyez c’est une histoire de patience…de partage, de relation.

lundi 18 août 2008

Gastronomie, plaisir social, affectif et politique

J’avais très envie de le lire ce petit Wenfu LU, « Vie et passion d’un gastronome chinois » pour plus d’une raison.


Envie de partir dans une Chine de l’intérieur, avoir l’impression d’être dans la peau d’une expatriée au cœur du peuple, comme une Fabienne VERDIER ou ma mère, expatriée 2 ans dans un quartier populaire de Shangaï. Envie de parler de gastronomie, d’aliments, de produits consommables et puis envie de redéfinir ce qu’est la gastronomie par rapport à l’alimentation.
Mes attentes étaient peut-être trop importantes, j’ai été un peu déçue.

Il est question d’un duel entre deux hommes, Gao Xiating et Zhu Ziye, sur 40 ans (1930/1970) dans un village du Suzhou. Apposition et opposition de deux conceptions de la Chine politique et des plaisirs comme ceux gustatifs que peut être la gastronomie.




*source village préservé de Suzhou

Le roman nous ramène bien dans ce village de la Venise orientale, avec une vraie distinction entre les niveaux et conditions de vie différents des bourgeois et des autres. Le rapport différent au travail bien sûr mais aussi, et surtout ce qui fait l’originalité de l’histoire, un rapport différent au superflu, au bonheur personnel, individuel et non communautaire : la nourriture. Il y a cependant de nombreux faits politiques, révolutionnaires, importants mais pesant quelques fois trop par rapport à mon attente de redéfinir l’alimentation comme plaisir, survivance ou affront politique. Gao, élevé près de ce Zhu Ziye, répond, enfant, à toutes ses demandes de courses alimentaires, petits encas de gourmet, et dépend aussi de sa générosité. Il en ressort une haine de la bourgeoisie, de cette dépendance financière, de cette considération du travail malmenée et aussi de tous les loisirs inaccessibles au petit peuple.
Les moments de gastronomie pure sont un vrai délice d’exotisme et d’astuces ancestrales pour bien cuisiner. Au départ, nous suivons les vues du gourmet, gourmant Zhu Ziye, par l’hostilité de ce Gao adolescent, puis de ce Gao, devenu restaurateur par un malencontreux concours de circonstances. Les professionnels de la cuisine partent et laissent la place à une alimentation de travailleurs, avec les plats qui tiennent au corps. « Le prix que l’on attache au féculent, considéré comme fondamental parce que véritablement nutritif, en regard de celui des plats d’accompagnement conçus comme des faire-valoir moins nécessaires, se perçoit avec acuité dans la question que l’on vous pose souvent à la fin d’un repas : « Combien de mesures de riz as-tu mangées ? »
En revanche, au plus haut niveau de la gastronomie, cet ordre semble s’effondrer. Un banquet se compose de nourritures « secondaires » auxquelles leur nombre, leur diversité et leur abondance donnent le premier rôle. Elles deviennent des plats de résistance dont on doit se rassasier, alors que le riz dans un renversement des valeurs est servi en fin de repas et n’est pas consommé. Y toucher serait une insulte pour votre hôte et signifierait que le festin est médiocre. »

Puis par retour politique et considération philosophique, un retour aux traditions et à la qualité. Les extraits sont merveilleux : l’adjonction de sel, la cuisson raffinée des nouilles

*source peinture d'un marchand ambulant de soupes aux nouilles, Chiu Hsi-hsun, prise ici (où vous retrouverez un très bel article sur cet artiste de l’asphalte)

et l’apaisement par le repas sont repris sur ce site (lien que je vous laisse suivre avec la quatrième de couverture). En effet, le pouvoir politique change mais aussi la considération de ce plaisir. Gao se rend compte que ce luxe de la gastronomie est envié même par les travailleurs, que préparer un bon repas est un acte de convivialité et d’accueil (sa grand-mère ou les passages de ses amis) et que minimiser l’impact de ce plaisir et aussi minimiser voir annihiler la fonction de lien social et d’affectivité de la nourriture dans une société. Et puis ses papilles se mettent à l’œuvre aussi, par expérience, et ne dénature plus les préceptes de cet imbu de Zhu Ziye de « se nourrir de saveurs ». Pour aller plus loin dans ce personnage principal qu’est la gastronomie le texte de Catherine MONCOFFRE est à lire absolument.

Je suis restée aussi un peu sur ma faim, l’estomac plein en imaginaire pourtant, car je n’ai pas décelé dans ce roman de demi-mesure : savoir apprécier les saveurs, les traditions tout en restant entre les deux niveaux de vie. Et puis ce duel, ces vengeances successives, ne m’ont pas permis de mettre à profit ce parcours initiatique…un peu trop d’attente, trop de précipitation dans la lecture en sont sûrement la cause…un livre à relire donc !

Vous trouverez l’avis intéressant des chats de bibliothèque ici et n’hésitez pas à lire ce duel sur un aliment de luxe en période de famine: la citrouille, offrande pour l’un devenu homme respectable, et recette de pastèque surprise pour l’autre, rentier devenu mendiant et aigri. Je vous ai laissé aussi un petit extrait pour aller nous remettre d'accord, un thé et de la gastronomie dans un salon de thé, ici.

Pour croire aux étoiles selon leur âge

Le papa se réveille, attiré par les premiers rayons de lumière, pour regarder les athlètes se démener dans l'eau, les terrains ou sur les pistes
....pour décrocher les médailles

Le petit d'homme court, attiré par la musique, pour regarder des ombres plonger dans les nuages, prendre le ciel pour une piste
....pour décrocher les étoiles et la lune

samedi 16 août 2008

Salon de thé, jardin de Suzhou et gastronomie

Et si nous entrions dans un jardin chinois
Pas n’importe lequel, un de ceux inscrits dans le patrimoine mondial de l’UNESCO par exemple, mais aussi et surtout, un de ceux créés de toute pièce comme une œuvre artistique, un jardin de Suzhou.

Pas d’angle mort, des cours d’eau et des montagnes falsifiées, des ponts miniatures pour admirer encore mieux les « courants sinueux » inventés, copies de méandres de ruisseaux au flux vif, déviés par les obstacles naturels. Nous entrerions dans une « allée sinueuse conduisant à la beauté sereine », sachant pertinemment, pour avoir écouté Lu Wenfu, qu’il ne faut pas se fier à cette galerie de peu d’attrait. Et puis à chaque détour, nous serions étonnés et ravis des découvertes. Des paysages, comme de la peinture chinoise, s’offriraient à nous, aux plans découpés par des fenêtres, des portes, des rocailles et des ruisseaux.
Nous aurions peut-être porté notre dévolu sur le jardin Liu Yuan (Jardin, attardez-vous !) de Suzhou.

*source Liu Yuan

Et puis, pour compléter cette harmonie inventée entre l’homme et la nature, nous aurions suivis encore les dires de LU Wenfu, journaliste, romancier, en appelant à la rescousse Lu Yu ("Dieu du thé" chinois) et Du Kang (inventeur du vin en Chine):
« Les maisons de thé étaient fort nombreuses à Suzhou. Mais l’attachement ce Zhu Ziye à celle-là s’expliquait facilement. C’était un vaste établissement qui offrait aux clients des salons particuliers avec des tables en bois de rose et des chaises cannées : un petit monde rien que pour eux.

*source de modèle de maison de thé à Suzhou

On y buvait du thé fait avec de l’eau de pluie, que l’on faisait bouillir dans des pots de terre, des branches de pin servant de combustible. Le thé provenait directement des collines situées à l’est du lac Dongting ; il infusait dans des théières en terre cuite violette faites à YIXING ; Boire et manger, manger et boire, voilà bien deux activités inséparables. Tout gourmet qui se respecte est un disciple de Lu Yu et de Du Kang. »

(extrait de « Vie et passion d’un gastronome chinois » de LU Wenfu dont je parle ici)

*source maison de thé de Suzhou, photo d'Eric WANG

Rajout du 19/08/08: allez donc, rentrez, suivez ce serveur de thé de bronze, d'autres, bien vivants eux, vous servent en sport extrème: le Pouring thé...il n'y a qu'à suivre "2 cuillères à thé",

jeudi 14 août 2008

Une bonne dégustation? ... et un Bai Mu Dan

Dans cette envie de m’éduquer à la dégustation des thés, j’ai eu l’impression de manquer de repères (et ce n’est pas qu’une impression).

Je choisissais des thés, juste pour avoir humé les feuilles sèches dans les grandes boites du marchand, avec une préférence pour les thés verts et bleus-verts. Je furetais sur le net pour savoir comment « bien » déguster… et puis cherchais d’autres expériences de dégustation des thés que je buvais. Mais voilà, le plus souvent ce ne sont pas des thés très internetisés. Alors il me fallait des livres.
Le savoir par les livres. J’ai toujours été victime de ce parti-pris utopique : sans livre, je ne pouvais pas avancer.

Et puis il y eu quelques expériences, quelques textes ici et là, des mots doux de quelques un(e)s : de quoi me décomplexer. Mon nez, mes papilles, ma langue affinent leurs perceptions, elles sont encore vagues mais elles sont sur le bon chemin. Et puis il y eu les livres, enfin le premier plus précis sur la dégustation que l’ « ABCDaire du thé » ou les livres sur la civilisation chinoise et japonaise par le thé. Et voilà, je déguste, note mes impressions et compare avec une dégustation fine de cette ingénieur agronome Lydia GAUTIER. Les différences me touchent plus que les points communs :


*source pivoine Helothi

Un Bai Mu Dan au zhong :
Les feuilles sont brisées, j’y retrouve des brindilles et de jeunes pousses, le tout est vert profond voir vert marron pour les brindilles. L’odeur du thé (feuilles sèches) a une note douce comme vanillé, un peu fruité aussi comme une prune pas encore mure. L’infusion (feuilles mouillées) décèle des feuilles d’un vert profond.
Le couvercle apporte une note olfactive très légère, florale, comme du frésia ou du lilas et un peu boisé, du foin qui vient juste d’être entreposé. La liqueur est jaune pâle, transparente, sucrée et florale comme quand je suçais la sève de la base des pistils de chèvrefeuille. Elle laisse une très légère amertume en bouche. La saveur est très douce …je ne sais pas s’il faut mettre ce caractère sur le thé en lui-même ou sur le fait que je l’ai entreposé chez moi depuis quelque temps.


La dégustation de Lydia GAUTIER dans « Le thé » :
« Bai Mu Dan, Pivoine blanche, Chine continentale
Type de thé : thé blanc récolte fine, Lieu de production : province du Fujian, (…)
Feuille sèche : apparence : bourgeons duveteux vert argenté et une majorité de feuilles vert sombre. Odeur : attaque bois sec, note grillée.
Feuille infusée, nommée infusion : apparence : bourgeons vert jade et feuilles fauves. Odeur : fruitée abricot et fleurie rose anglaise.
Liqueur : Couleur : limpide, jaune pâle. Odeur : même nez que l’infusion avec une note de cacao. En bouche : légères astringences et acidité, épais. Note zestée en tête, puis des notes cacao et fleuries.
(…) »


*ma photo a été formatée (j’essaye de la récupérer)

Alors ces différences ! Est-ce mes papilles, mes narines ? Est-il question que d’entraînement, de savoir-faire sensitif ? Est-il question de différence de qualité de thé, en sachant que mon thé vient de la maison Cha Yuan (de bonne qualité) mais qu’il s’est peut-être un peu éventé ? Je ne sais pas.
En tous cas, j’ai autant profité de ma dégustation que si j’avais eu les bons termes ou les bonnes effluves, saveurs et arômes. Je ne suis qu’une apprentie mais aussi, et surtout, ce n’est pas l’expertise qui nous amène vers une bonne dégustation. Il va sans dire que j’aimerais aussi me perfectionner, être plus pertinente…n’hésitez pas à visionner cette vidéo sur l'art de déguster le thé par François-Xavier DELMAS, du "Palais des thés".

Mais qu’est-ce que c’est qu’une bonne dégustation au final ? Francine nous livrait une piste et d’accord avec elle, j’assume et signe : déguster le thé est à la portée de tous ceux qui veulent bien arrêter le cours des choses, prendre le temps, boire et laisser son corps et sa tête sereins. Les images arrivent d’elles-mêmes, le dépaysement ou justement le recentrage…sur soi.

mercredi 13 août 2008

Chasse à l'imaginaire

Partons à la chasse, sensuelle, animale, à travers un jardin...
un peu du mien en tous cas, fait de multiples références, d'un peu de sulfure (très léger) et une volonté de vous faire partager tout cela, ma chasse spéciale
...via Sa Marraine la fée et ses découvertes dans les bois urbains ou non, voici Claire DITERZI, "Tableau de chasse"



Claire Diterzi - Tableau de chasse
envoyé par naiverecords

oui, le billet des Passeurs d'imaginaires sur vos jardins est fait... de quoi le lire patiemment...

Vos jardins "imaginaires"

Il vous a fallu patienter, le printemps est passé, l’été bat son plein et vous vous êtes promenés dans vos jardins, privés, publics. Je reprends là vos propositions des Passeurs d'imaginaires d'avril (oups là quel retard !) pour s’installer un peu, devant l’écran, et partir dans la verdure mais aussi dans l’ailleurs.


Jardin d’agréments

Le jardin, au sens de nature mise à profit par l’homme, serait apparu au Moyen-âge. Le jardin serait avant tout un espace utile : potager ou jardin de plantes médicinales. Les moines ont été les premiers à jardiner. Tournés vers les scripts (études et écritures des textes sacrés), ils furent les garants et promoteurs de la botanique. Entre ses réserves et les herbiers pour propager la connaissance, le jardin devient aussi agrément. Le jardin arrive même en marge des écrits.


*source séchoir à herbier

Le jardin, à la Renaissance, est un espace reconnu, géométriquement abouti mais il reste un luxe, un espace réservé, plus intime qu’un parc, jouxtant le château. Des paysagistes ont créé une véritable architecture, entre agrément et espace de détente. C’est le lieu des rencontres, des réunions d’été, des jeux de plein air. Il est alors question de plusieurs écoles de jardins, à la française, à l'anglaise etc...

Mais en plus de ces jardins construits selon les règles de l'art du moment, d’autres mélangent l’utile à l’agréable.

J’aime aussi (et surtout) les jardins lapidaires, faits de bric et de brocs choisis, de statues, de pierres « vivantes », d’objets chinés ou de voyages. Et que dire de ces parcs en pots, de ces arbres nains nés, les bonsaïs réservés au départ en Chine et au Japon aux classes dominantes, féodales et religieuses.


*source Bonsaï


*****
Jardin, fabrique de petits bonheurs

Le jardin, petit ou grand, est aussi comme une fabrique de petits bonheurs, un herbier non seulement visible et tactile, à faire soi-même, mais odorant, propre à de multiples remémorations. Bridget, elle, nous livre bout par bout, fleur par fleur, son jardin… en vase ou en pot ici tout du long.


*sources Bridget COUC

Zoéchiffon ouvre le bazar sur des plantations de sorcières, utiles ou simples et des contes de fées ou enquêtes policières. Virginie nous livre son jardin, fait de divers « espaces » verts mais surtout d’imaginaire.
Je me rappelle le petit jardin de notre maison d’Ile de France, tout en longueur, entre deux très hauts murs, un bouleau au centre, et une chaise longue dans son ombre. Un souvenir sonore, le bruissement des feuilles, odorant, la chaise longue était face au mur aux roses grimpantes…du vert. Comme un vert d’eau, un vert bruissant, le jardin est aussi une tonalité de peintre comme nous le montre Florizelle. Une lecture est aussi porte ouverte vers un jardin. « Le jardin secret » de Frances Hodgson Burnett, littérature enfantine, nous ouvre les portes du jardin de Léna et nous assoit sur le banc. MAP nous conviait à une "joie scène" avec cet oiseau poète du jardin.

Le jardin est aussi une histoire, d’avant le jardin, de création du jardin et d’une relation au jardin, il suffit de suivre Michèle DRISSEN pour s’en convaincre. Le jardin comme source d'inspiration de Sa Marraine la fée : un potager, des fèves et petits pois, des poireaux, des fraises, des cerises, quelques insectes, des nids et feuillages et des fleurs… de nuages et vents, un jardin retrouvé, inventé, reconstruit. Le jardin est un partage, une transmission, comme nous le livre Rose et son histoire de gants rouges. Dans la confidence aussi, vous pouvez lire Madeleine CHAPSAL "Dans mon jardin" ou « Des femmes et leurs jardins » de Charlotte SEELING. Ou laissez filer votre imagination avec les oeuvres de Johanna CONCEJO, un jardin dans un tiroir tiré par Florizelle.

*source Peggy NILLE


*****
Jardin pratique

Le jardin est au départ un espace de professionnels avant d’être l’espace de quidam. Le courtillier jardine au Moyen-Âge dans le viridarium (verger), l’hortus (potager) et ou l’herbularius (jardin des plantes médicinales dites simples).


*source viridarium

Il est très longtemps question d’un métier important. Le jardin n’est pas pris à la légère et reste un luxe. Les outils sont aussi nombreux comme le tend à prouver ce contrat d'embauche d'un jardinier du XVIIIème. Après les savoirs-faires perdurent, pour plus d’efficacité dans l’agriculture ou la culture de plantes usitées, comme la rotation des cultures ou assolement, comme le compagnonnage dont je parlais , comme le compost.

*source Saint-Fiacre, patron des jardiniers (lien à lire sur l’histoire de ce saint)

Derrière l’utilité le jardin est aussi bien symbolique, n’hésitez pas à lire les potagers fleuris : magie et médecine se côtoient. Mais aussi entre ces plantes médicinales, comestibles, il y a les plantes tinctoriales, décoratives et maléfiques. Les jardins des troubadours (courtois) et les jardins de sorcières. Dans certains, de jeunes filles rencontrent des loups gris, Kimoki nous livre le conte au jardin, conte courtois et parfumé, entre simples, broderies de jardins et botanique.
Les sorcières transmettent jusqu’à aujourd’hui aux plumes de carottes comme je vous le disais. Les jardins et les aliments peuvent être profanes voir diaboliques. Sinon le jardin sauvage laisse aller l’utile.


*****
Jardin du monde

Il y a aussi ces miracles, des oasis, jardins du désert. Ces espaces où l’eau est une denrée rare et ou les jardins désert apparaissent avec Vincent BATTESTI. De toute façon, dans les déserts, les jardins sont présents : on y plante bien des roses (des sables), non ?! Les oasis sont partout, de quartier, de cour, Béatrix nous présentait le sien : entre verger et oasis, entre culture et ethnie, entre ville et jardin. Une hacienda du monde.


*source oasis de Maria HUNT

Je vous livrais aussi un lexique du thé : un jardin de thé entre plantation et déambulation japonaise vers l’ailleurs plus serein.

Les jardins sont aussi les garants de la flore des régions, ainsi certains se sont fait jardins botaniques avec comme objectif principal la protection de la flore, l’échange de graines et la propagation des espèces en préservant des collections complètes.
Il y a aussi ces savoirs perpétuels, bien présents, ces jardins médicinaux de par le monde. Florizelle nous présentait un herbier portatif thérapeutique des Potawatomis.

*source botanique

Les jardins du monde ouvrent vers d’autres poésies, Furoshiki nous offre des détails pour ouvrir l’oeil sur les jardins japonais. Les jardins chinois, de Suzhou, proposent une harmonie entre ciel et homme, un autre parcours initiatique.
Sinon le jardin est aussi voyageur et nous pouvons le voir dans tous les marchés animés, comme nous le proposerait N-talo. En allant plus loin, le jardin devient un emblème médiéval (mais il peut être encore à d’actualité).

*source désert Fran ROWE


*****
Jardin philosophique

Le premier jardin du monde fut celui des religions monothéistes : le jardin d’Eden. Un paradis au début de la création où nous serions amenés à retourner après notre mort. Le jardin est une nourriture des sens et une nourriture spirituelle.

*source jardin d’Eden : Abel PANN, lithographie prise ici (à lire)

Le cycle de la vie y est repris : éclosion, nourriture et pourriture. N-Talo reprenait la notion japonaise de kusaru, pourriture, le compost de la nature. Furoshiki, elle, nous initiait à celle, japonaise aussi, de wabi sabi, usure, rouillure, … une forme de vie, de nostalgie.

Les jardins sont aussi de tous temps de fabuleux moyens d’appréhender le monde, de le redessiner et prendre espoir en la civilisation. L’art du jardin amène aussi à la sagesse. Le jardinage apparait comme une manière de revenir à la terre, revenir à l’essentiel, les labyrinthes, eux, sont aussi des parcours, des déambulations, des défis, pour trouver le bon chemin. N-talo nous rappelait aussi que le jardin est une superbe hétérotopie, un jardin mobile à travers l’espace, une parcelle du monde.

Caroline nous montre bien ce rapport au jardin, rapport à la sagesse, à celle que nous acquerrons petit à petit : un jardin comme lieu de vie, lieu spirituel. Mais le jardin est aussi ce lieu à l’abri du monde, fermé sur lui-même, huis clos familial, Rose nous rappelle quelques références cinématographiques.


*source Gustave MOREAU : Tentation (à lire pour les paysages de rêves de Gustave MOREAU)


*****
Je ne peux pas m’empêcher de vous emmener vers d’autres rivages, ceux de Miyazaki dans « Le voyage de Chihiro » et le rôle de la végétation dans ce manga. Pour les passionnés, vous aurez aussi quelques belles lectures dans Polia, la revue de l'art des jardins et je voulais rappeler les règles du compostage domestique. Un dernier clin d'oeil: Les chéchés eux aussi voient des jardins imaginaires partout, pour une balade ou un pique-nique.

Merci infiniment à Furoshiki, Rose, Caroline, Béatrix, Virginie, Kimoki, MAP, Léna, N-Talo, Zoéchiffon, Florizelle et Bridget.

Les Passeurs d'imaginaires n'est qu'une initiative qui trouve sa force en votre enthousiasme. J'ai eu du mal à vous fournir ce billet, j'ai ainsi augmenté les délais de participation et de mise en bouche en espérant que nous puissions ensemble faire perdurer les partages.

lundi 11 août 2008

Rinshing Impérial et saveurs

J’avais une envie de sucre. Rien de sucré dans les placards, ni dans le réfrigérateur…les lentilles corail et les carottes de ce midi, très douces et légèrement sucrées, ne m’ont pas apaisé l’envie de cette saveur.
Alors quoi de mieux que de se préparer un Oolong fruité. Encore faut-il que le Rinshing Impérial soit de cette catégorie-là ! J’ai beaucoup d’affection pour ces thés poudrés, Yu Zhe et Rinshing. Est-ce parce qu’ils permettent un plaisir immédiat, facile ? Sûrement mais aussi le côté très ludique est extrêmement plaisant. J’aime regarder les têtards apparaitre et devenir de plus en plus comme des algues dans mon zhong.


Munie du livre « Le thé » de Lydia GAUTIER, qui permet d’avoir une base de mots facile d’accès pour la dégustation, j’ai repris mon cahier de dégustation. Lisant les blogs des amateurs, j’avais perdu confiance : leurs mots sont précis, leurs papilles savent discerner les différences entre un même thé, selon son année ou sa qualité. Je reste une bien petite amatrice et exerce mes papilles sur des thés bien différents pour éduquer ma bouche et mon nez. Mais la route ne fait que commencer : je déguste vraiment que depuis quelques mois.
Alors j’avais bu mes oolongs en silence, cherchant les mots, appréciant doucement, détectant les endroits de la langue concernés par la saveur de l’infusion, cherchant à discerner une note olfactive et une autre plus légère en dessous. Je rêvais encore de cette roue des arômes, que j’aurais voulu pour le thé… patience.
Mais voilà, il faut bien commencer, alors mon cahier de dégustation a, à nouveau, été « grisé ».


Rinshing impérial :
Le plus déroutant est au départ ces feuilles en amas irréguliers et poudrés de poudre de thé, de couleur vert bleu, voir argentée. Elles ont une odeur sucrée, fruitée, de raisin et légèrement d’agrume. L’infusion présente les feuilles entières déroulées, d’un vert profond voir brun.
Le couvercle laisse échapper une odeur verte, de sous-bois comme la mousse ou végétale comme des tiges.
La liqueur est jaune verte, transparente mais aussi très légèrement poussiéreuse (de petits morceaux de feuilles de thé). Le goût est sucré, avec une forte note de réglisse en dernier dans la bouche. J’ai l’impression aussi d’un liquide comme gras, moelleux c’est sûr, mais aussi avec une sorte de saveur d’umami. Alors non, je n’ai pas fait l’expérience du glutamate de sodium mais si la saveur umami est celle qui est présente avec l’utilisation des algues comestibles japonaises je l’ai reconnue là.


Si en plus de délimiter les parties de la langue concernées pour trouver les saveurs, vous cherchez d'autres méthodes, suivons les expériences proposées par Lydia GAUTIER, ingénieur agronome, pour localiser les saveurs:
- amer: diluer 2mg de sulfate de quinine dans 1 litre d'eau (exemples de thés où elle prédomine: tous, plus ou moins fort, marqué sur les Darjeelings)
- acide : diluer du jus de citron dans un peu d’eau et se boucher le nez pour « goûter » (marqué sur certains thés verts du Japon et sur certain Ceylan)
- salé : diluer 2g de sel dans un litre d’eau (néant)
- sucré : diluer 30g de sucre en poudre dans 1 litre d’eau (légèrement perceptible sur certains thés arômatisés)
- umami : diluer 1g de glutamate de sodium dans 1 litre d’eau (marqué sur certains wu longs de Taïwan et thés verts du Japon)

vendredi 8 août 2008

Reprendre l'oubli

J’avais un souvenir intense du livre de Jacques de Lacretelle, « Silbermann ».

En le relisant par hasard, j’ai ressenti plus un malaise…de ne pas avoir compris tout à l’époque et de me trouver un peu dévoilée aussi.
La lecture était imposée par la scolarité. Souvent j’ai aimé ce que j’ai dû lire : les Kipling, Kessel, Vallès, Renard ont tous eu un écho en moi. Celui-ci ne fit pas exception. Je l’avais lu la sensibilité à fleur de peau. Je l’avais lu avec ces larmes pour un être solitaire, sans ami parce que juif. J’avais aimé cette histoire d’une amitié improbable entre un jeune juif, David Silbermann, et un protestant dans une France antisémite des années 1920.
Et puis aujourd’hui, ma lecture fut bien différente. D’abord un enthousiasme pour l’intelligence de David Silbermann, pour ces connaissances, ces facilités, sa capacité à mettre de la vie dans un texte lu.

Puis une réflexion sur l’antisémitisme. Une bien belle redécouverte. Belle parce que je ne me rappelle plus avoir eu une exposition aussi accessible à tous (pour une œuvre de fiction de l’époque et avec mon humble culture) de ce qui fait notre rapport à l’autre, notre dégout possible par rapport à ce peuple (avant même les camps de concentration de la seconde guerre mondiale). Belle, parce que pour démarrer la réflexion, il y avait des pistes. C’est vrai que maintenant je suis encore plus touchée par cette culture juive, son oralité et ses écrits, son héritage de parole et sa maïeutique inscrite dans l’éducation. Mais j’ai l’impression d’avoir été seule à la lecture. Je trouve que nous manquons, que j’ai manqué, des éléments de discussion. J’aurais aimé des débats scolaires permettant de se faire un esprit critique, d’aller plus avant, de comprendre la question juive. J’ai toujours cru que l’enseignement devait aussi aider les parents à mettre les points de vue en opposition, à aller chercher les arguments des uns et des autres pour se faire sa propre opinion. J’aurais alors peut-être vu que le plaidoyer de Silbermann sur la cause juive à son pendant physique et intellectuel dans les mots du narrateur. Des éléments raisonnés mais aussi d’autres plus sourds : une intelligence mal mise à profit, une vanité, un orgueil, une caricature physiologique raciste.
« - Crois-tu donc que je ne le méritais pas ? N’en déplaise à ta mère, cette bonne protestante qui a si bien pratiqué à mon égard la charité évangélique, mon amitié valait mieux pour toi qu’aucune autre, sois-en assuré. Rappelle-toi nos entretiens, songe à tout ce que je t’ai fait connaitre et comprendre. Trouvais-tu un profit analogue auprès de tes camarades ordinaires et même auprès des gens de ton entourage ?... Allons, réponds ! …Mais je n’ai qu’à revoir ta figure lorsque tu m’écoutais, je n’ai qu’à répéter tes propres paroles. Une fois tu m’as dit que dans une conversation avec moi tu avais l’impression que les idées te venaient plus vite, plus nombreuses, et que tu pouvais les développer plus intelligemment. …Eh ! C’est un mérite estimable que d’exercer une telle action sur l’esprit de quelqu’un. Cette capacité d’animer un cerveau n’est pas départie, que je sache, aux êtres inférieurs… »

A l’époque de ma première lecture, je n’avais pas été choquée par cette présentation de Silbermann, présentation aussi admirative des qualités spirituelles et aussi dépréciative de sa manière d’agir, de son physique et de sa culture.
Et puis il y a ce compagnon d’école, le narrateur, assez proche de ce que je fus : lâche, s’investissant d’une bonne conscience par simple vanité : « Je sacrifiais mes désirs aux siens sans regret. Mon rôle n’était-il pas de me consacrer entièrement à son bonheur et de racheter par cet acte les actes des méchants ? Lorsque le consentement me coûtait, je répétais en moi-même : « C’est ma mission. » ». Amical de circonstance, choisissant l’espace et le temps de ces relations (moins intenses avant de partir en vacances pour ne pas avoir à souffrir de l’absence de l’ami) ou quelques unes plus douces.

Alors cette relecture m’a permit de remettre certaines idées en place, d’assumer vouloir choisir la « voie difficile, abrupte, où l’on gravit sans repos, où l’on se heurte à mille obstacles (…). » Pas une vie d’investissements obligatoirement physiques mais bien investissement mental, réflexion continuelle, débat intérieur, remise en cause constance de mes mollesses, de mes lâchetés. Je me suis retrouvée aussi un peu dans Silbermann : « L’absence de discussion était pour son esprit un désœuvrement insupportable. » Il est malheureux seulement de voir que cette lecture, imposée dans la cadre scolaire, n’est été qu’une trace baveuse de bonne conscience, un « monument aux morts » pour se remémorer (ou justement oublier)…une lecture en superficie, sans débat, sans réflexion, ou comment justement laisser en marge les causes et les conséquences de nos faiblesses et dégoût de l’autre, ou comment ne pas donner à tout un chacun les moyens de se prémunir contre la méconnaissance ou l’imbécilité.

jeudi 7 août 2008

Entremet sucré de blette: déroutant

Certaines fois j’ai vraiment besoin de cobayes gustatifs. Je teste de nouvelles recettes, de nouvelles associations, des astuces pour manger des légumes et toujours y prendre du plaisir.
J’ai profité de retrouver une amie perdue de vue trop longtemps, aux papilles curieuses de tout, pour préparer un autre dessert de légumes, à ma façon. Vous vous souvenez de l’utilisation de la rhubarbe ou de mes cookies à la betterave trop épicés aux clous de girofle. Ici je pars pour un légume encore plus vert, rustique, utilisé dans une recette niçoise : la tourte à la blette sucrée. Mais voilà, je n’ai pas mis de pâte.



Entremet sucré de blettes
pour plus de 12 cannelés
1 botte de blettes
5 abricots secs
1 grosse poignée de pignon de pin
2 cuillérées à soupe de poudre d’amande
1 poignée de raisins secs
1 pomme
2 cuillérées à soupe de sucre
1 cuillérée à soupe de miel doux
Du thé fort (ou du rhum)
8g d’agar-agar
Un peu d’eau

Faites tremper les raisins secs dans le thé (ou le rhum). Dénervez les blettes en cassant les tiges de l’intérieur. Coupez-les en fines lamelles et faites les cuire à la vapeur pendant 20 minutes minimum. Dans une poêle à sec, dorez les pignons de pin en mélangeant souvent et sans les bruler.

Mixez les blettes et remettez-les au feu. Coupez les abricots et la pomme en fine lamelle. Incorporez tous les produits avec les blettes sans oublier le jus de trempage des raisins, pendant encore 15 minutes minimum, le tout va réduire et confire un peu.

Délayez l’agar-agar dans ½ verre d’eau froide. Rajoutez à la préparation, attendez que la préparation rebout pendant une minute et arrêtez le feu.
Appliquez le mélange dans des moules à cannelés ou à muffins. Laissez refroidir à température ambiante, puis mettez à refroidir pendant 2 heures environ.

Démoulez avec précaution car le « cannelé » est très mou, dégustez le avec une compote de fruits doux, de pomme par exemple.
Tout le monde a aimé, ainsi que le petit loup de 2 ans !

Indécise

Parce que, souvent, je le suis...ou ai envie de l'être...
parce que cette chanteuse a envouté de sa voix de nombreux mois en solitaire...encore un peu de musique (et des références cinématographiques que je n'ai pas)....Coralie Clément: Indécise... via le billet de Patoumi

mercredi 6 août 2008

Pyrales de malheur

Pour rentrer chez nous, nous passons par l’enfer…les parties communes du rez-de chaussée sont infestées de bébés pyrales…ou bébés teignes…des mites en fait. Je ne sais pas si elles aiment les vêtements ou les céréales mais chaque été, elles tentent de s’infiltrer chez nous et commencent par la zone cuisine.

Ouvrir la fenêtre le soir, avec ou sans éclairage intérieur, est toujours risqué : les moustiques aiment le sang sucré de mes deux hommes. Quelques fois un papillon de nuit se perd chez nous…mais nous n’avons pas encore eu une chauve-souris comme une année (malheureuse à « zoner » dans notre salon et essayant autant faire se peut de ne pas s’emmêler dans mes cheveux, merci d’ailleurs à elle, nous avions été ni effrayés, ni inquiets : subjugués et attentifs à son ingéniosité pour retrouver la sortie !). J’aime les papillons de nuit, je suis toujours désolée quand ils viennent chez nous de peur de ne pas pouvoir les aider à ressortir (de nuit bien sûr !). J’admire souvent leurs couleurs plus timides, leurs ailes duveteuses. Mais là, non, j’ai une horreur hystérique de cette espèce de petit, tout petit papillon de nuit, la pyrale !!! J’ai tout de suite des envies de meurtre et retrouver sur mes doigts la poudre, résultat de leur explosion, ne me laisse avec aucune gêne.

*source d’une belle pyrale pourpre (elle aussi nuisible mais pas dans ma cuisine, donc tout de suite plus jolie !)


Si je ne suis pas scrupuleuse, les ravages sont immenses. Bien sûr, car comme toute adepte d’une influence végétarienne et macrobiotique j’ai dans mes placards énormément de céréales, de farines, de graines et de légumineuses (tout ceci pêchers mignons de ces affreuses bestioles !).


Alors voilà avant de faire la guerre (avec perte), j’ai préparé mes troupes : nettoyage des placards au vinaigre blanc, redispaching des produits dans les contenants hermétiques (pourvu que mon homme ne m’en jette pas un autre à la poubelle par aversion de défaire leur fourbi de tunnel de soie, de niche de larves). J’en ai profité pour faire du rangement actif (liste des aliments dans mes contenants à la porte).



Et j’ai mis mes anti-pyrales en place : j’ai introduit dans chaque boite, juste en dessous du couvercle, deux feuilles de menthe poivrée séchée avec deux clous de girofle. Puis dans le placard des filtres à thé avec une autre utilisation : quelques clous de girofle aussi pour que l’odeur ne leur donne pas envie de rester par là….
D’ailleurs vous voyez mon pot à clous de girofles a changé de place pour cet été : dans le placard avec l’ouverture à trous. Et puis, à tous les étages de mes placards tentateurs, j’ai rajouté un coton imbibé de trois gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus. Et puis je pulvérise, en plus du petit coin, dans mes pièces des huiles essentielles (de lavande entre autre) de phytaromasol.



Je vous laisse les techniques diverses et variées ici et celle d’une bio-végétarienne .

Voilà mes farines, céréales, fécules et légumineuses sont plus à l’abri des pyrales… et maintenant plus en mémoire et disponibles pour mes recettes un peu bizarres…

Un pachyderme inanimé

Il y a certains souvenirs qui me laissent à penser que je pouvais être un peu garçon manqué. Oublierais-je mes robes froufroutantes à collerette commandées à ma maman et cette coupe à la Mireille Mathieu ? Non, non…je veux juste dire par là que je rêvais de grimper aux arbres, adorais faire les maquettes de miniatures de mon frère (et puis après le vaisseau de Boba Fett dans la saga Star Wars, le Slave1),


*source Boba Fett

créais des parcours olympiques de jeux de billes sur le sable (tremplin, piste inclinée, tunnel), râpais des morceaux de bois pour en faire des véhicules, confectionnais avec du papier mâché et des cure-dents des marionnettes en espérant y intégrer un mécanisme…rappelez-vous je vous parlais des animatroniques

Alors nous étions allés rendre visite à un animal de bois, une machine immense, faite de mécanismes et d’ingéniosité. Parqué dans la nef, l’éléphant de 12 mètres de haut nous attendait. Comme pour le travail de Julie Taymor, j’aime l’ingéniosité, l’imagination mais aussi (et peut-être surtout) la transparence. Nous voyons les acteurs des mouvements sous les masques ou derrière les marionnettes. En effet, cet éléphant laisse voir entre sa peau rugueuse, ridée, des espaces creux de machineries, des moteurs, des roues, des cabines de machinistes.

C’est l’œuvre de François DELAROZIERE, inventeur des machines de spectacle géantes du groupe de théâtre de rue Royal de Luxe. J’avais pris énormément de plaisir à suivre les déplacements du grand et petit géant dans les rues nantaises durant mes études.

Et puis voilà, les croquis préparatoires nous amènent dans des univers fabuleux… les machines nous rappellent celles des Léonard de Vinci et des Jules Verne, visionnaires, inventives et merveilleuses.



*source des illustrations d'inventions de Jules Verne et croquis d’une machine volante de Léonard de Vinci

Des machines véhicules, des machines d’exploration des terre, mer, air. Mais aussi de l’animatronique géant, des marionnettes où les enfants peuvent se permettre de faire de la balançoire sur les bras d'une "petite" fille suçant sa sucette (hein Marraine !)
Mais il y a aussi le choix des sujets. Oui cet éléphant magnifique mais aussi tous ces monstres des abysses : de l’exotisme et aussi un je-ne-sais-quoi de cabinet de curiosité géant.

Il y avait aussi ce défi de construction, ces « cabanes » en plein air…de vieilles affiches d’exploration…



Alors voilà, passant sur Nantes, j’ai voulu aller sur les anciens chantiers navals. Je voulais admirer le pachyderme.

Je ne savais pas qu’il allait bouger…alors je l’ai observé, détaillé, touché (ou presque). J’en ai fais le tour, je me suis passionnée pour la machinerie et ces hommes initiateurs de son mouvement…

quel bonheur de voir ces pattes bouger, cette queue fouetter l’air,

cette trompe s’enrouler et s’arquer…

alors quelle ne fut pas ma surprise quand il a démarré…et que les machinistes ont choisi de faire éternuer l’éléphant sur cette camérawoman amatrice (qui avait tourné autour du géant depuis ½ heure, comme un ours autour du miel)….


N’hésitez pas à aller sur le site des Machines de l'île et aussi sur ce billet
Et pour terminer je vous laisse avec des professionnels de la caméra, des magiciens de l'imaginaire et de la machinerie…en 5 épisodes, vous découvrirez les différents projets et l'assemblage de l'éléphant :









Les Machines de l'île de Nantes - Episode 1
envoyé par NantesMetropole









Les Machines de l'Île de Nantes - Episode 2
envoyé par NantesMetropole








Les Machines de l'Île de Nantes - Episode 3
envoyé par NantesMetropole








Les Machines de l'Île de Nantes - Episode 4
envoyé par NantesMetropole









Les Machines de l'Île de Nantes - Episode 5
envoyé par NantesMetropole